lundi 31 mai 2010

Itinéraire du thé au Maghreb

Le monopole des Arabes sur le commerce des herbes et des épices entre l’Orient et l’Occident débute environ Mille ans avant le début de notre ère.
Les caravaniers remplacèrent l’âne par le dromadaire, plus résistant, utilisé comme animal de charge, il pouvait supporter une charge de 200 kg et couvrir une distance de 35 km par jour.
Pour préserver le contrôle et maintenir leur suprématie auprès de leurs concurrents Grecs et Romains, les commerçants arabes imaginèrent et propagèrent des récits et des superstitions les plus extravagantes sur les terribles dangers pour se procurer les épices, légitimant ainsi la rareté et le prix exorbitant demandé, mais achetées en réalité aux négociants chinois et javanais.
Les travaux de l’écrivain et naturaliste romain Pline l’Ancien (23-79) Gaius Plinius Secundus, auteur d'une remarquable encyclopédie intitulée Histoire Naturelle, mirent un terme à ces légendes.






Cette gravure d’origine probablement anglaise est issue d’un Manuscrit du XIIe siècle.
En haut, Pline au travail ; en bas, Pline remettant son ouvrage à l’empereur.
Le Mans, médiathèque Louis Aragon.








A l'exception des ouvrages chinois antiques, la source consignée la plus ancienne que l'on ait découverte sur le thé, date de 851. Elle émane du témoignage commercial de Suleiman, un marchand arabe au IXe siècle.
Dans un manuscrit, il rapporte ses nombreux voyages entrepris en Chine méridionale et l’Inde, mentionnant le thé comme une herbe plus feuillue que le trèfle, très aromatiques et fortement amère, dont l'importance quasi sacrée et les vertus médicinales bienfaisantes sont fondamentales dans la société chinoise de l’époque.

«Au roi sont attribués en propre, comme sources importantes de revenus, le sel et une herbe qu’ils boivent avec de l’eau chaude et que l’on vend très cher, dans chaque ville. Ils l’appellent sakh.
Son usage est universel. Le trésor est exclusivement constitué par l’impôt, le sel et cette herbe.»



En parcourant les siècles de légendes et d’histoire, on découvre peu de récits des marchands et des explorateurs, mais ils témoignent de l’utilisation des herbes, des épices et notamment du thé.
Marco Polo (1254-1324) peu enthousiaste, fera mention dans le Livre des merveilles du monde «d’une boisson exotique réservé aux femmes et aux vieillards».


La progression historique du thé dans le Maghreb depuis son introduction au Maroc, passe par le Pakistan, l'Iran, la Péninsule Arabique et la Turquie. Parvenu jusqu'en Egypte vers le XVIe siècle, les caravanes ne franchissent pas le désert de Libye. Son itinéraire est momentanément suspendu à la porte du Sahara jusqu’au XIXe siècle.





L'Atlas Catalan (1375).
Constitué de 6 feuilles de parchemin, on l'attribue à Cresques Abraham, cartographe juif de Majorque. C'est l'une des premières cartes à emprunter des toponymes combinants cosmographie, géographie et imaginaire, voire des fragments d'itinéraires au récit de Marco Polo. Il Milione ou Le Devisement du monde.

dimanche 23 mai 2010

Les émaux cloisonnés chinois

La technique des émaux sur métal ou plus précisément "d'émaux cloisonnés" est un procédé d’émaillage qui semble être apparue en Chine vers le XIVème siècle. Elle connut une consécration prédominante dans l’Empire du milieu. C’est vraisemblablement la seule forme d'art chinois qui relève entièrement d'un apport étranger.


En effet, le cloisonnement (technique la plus ancienne d’émaillerie sur les objets en or, argent doré ou en cuivre) était connu dans le monde méditerranéen depuis l'antiquité.
Déjà, les pharaons d’Egypte et les rois de Perse appréciaient les émaux pour leurs valeurs de noblesse et d'inaltérabilité, cela fut nettement confirmé par l'état de conservation et de fraîcheur des bijoux et poteries découverts lors des recherches archéologiques.
Savoir-faire importée de Byzance, les orfèvres byzantins exécutèrent les plus beaux cloisonnés du VIe siècle jusqu’au XIVe.
Au Moyen Age, dès le XIIe siècle ce procédé se particularise de l’émaillerie occidentale champlevée de Limoges.


Les sources d’informations concernant l’introduction de cette technique d’émaillage en Chine diffèrent.
Soit à partir d'un centre existant en Asie Mineure au XIIème siècle, vers 1350 par l’intermédiaire de l’Islam, mais aussi peut-être par l'Europe, au XIVème siècle.
Les premières pièces manufacturées sous les Yuan, étaient d'ailleurs surnommées: "Marqueterie du pays des démons" (importé des pays barbares). Principalement destinés aux temples et à la cour de l’empereur, ces objets précieux évoluèrent au cours des siècles, de la dynastie des Ming (1368-1644) à la fin de la dynastie des Qing (1644-1911).



















Cette technique d’émaux sur métal, comparable à celle des châssis de plomb pratiquée pour les vitraux, consiste à préparer l'application du revêtement, en soudant sur le fond de la pièce, de minces lames de métal précieux qui compartimenteront les différentes teintes d’émail.
Chacun des alvéoles ainsi formés est destiné à recevoir les couches successives d’émaux en poudre dont les oxydes métalliques varient avec chaque compartiment suivant la couleur qu’on veut obtenir lors de la fusion.


La pièce est chauffée à une température suffisante pour déterminer la fonte et l’adhérence des émaux au support. On recommence cette opération parfois plus de 10 fois, jusqu’à ce que les cloisons soient complètement remplies et que la pièce ait un aspect uniforme. Pour terminer, un polissage soigneux uniformise la surface de l’objet émaillé, forme tout autour un trait doré, argenté ou cuivré, délié qui relève les couleurs, donnant ainsi un grand éclat au travail.

A travers la maîtrise de la couleur acquise au cours des siècles, par adjonction d'oxydes métalliques, dans le domaine de la céramique, les artistes chinois améliorent leur technique. Ils élaborent des pièces de plus en plus magistrales en développant une gamme de teintes variées, comparables au bleu profond du lapis-lazulis, au bleu lumineux de la turquoise, aux verts du jade et du jaspe, au rouge soutenu du corail et de couleurs nuancées proches des pierres fines.
Cet art décoratif perd en force ce qu’il gagne en élégance, le raffinement des objets dépasse leur caractère utilitaire.


La diversité des formes, des motifs ou des décors s’inspire des bronzes antiques, des laques ou de la céramique. Les sujets décoratifs (dragons, pivoines, fleurs de lotus) sont quant à eux typiquement chinois.
Leur foisonnement reflète l’univers symbolique du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme et s’associe au règne végétal, animal ou encore à la peinture chinoise.
Gracieuse, ornementale ou utilitaire, l’adaptation spécifique pour chaque pièce est une des particularités majeure de cet art. Son succès à la cour Impériale entraîna une production massive de vaisselle décorative, mais aussi d'objets rituel(vaisselle d'autel des temples et des sépultures).


Alors que l’émaillerie cloisonnée avait quasiment disparu après une longue phase de déclin, on assiste à sa résurrection au XIXe siècle.
La fabrication des cloisonnés de Canton répond aux attentes de la clientèle occidentale. Les services à thé ont donc des formes européennes.
Redevenu à l’époque où nous sommes l’un des joyaux des arts décoratifs en Chine, les émaux cloisonnés font désormais partie de l'artisanat traditionnel chinois et sont vendus aujourd’hui dans le monde entier.

lundi 17 mai 2010

MAISON DE THE DU DRAGON

Au hasard d’un de mes itinéraires, j’ai découvert en 2009 à Saint Germain lès Corbeil, un salon de thé hors du commun.
Ce qui fut de la curiosité initialement, se transforma immédiatement en un véritable coup de cœur pour cet endroit vraiment exceptionnel.
A la fois Salon mais aussi Comptoir mesuré de thés chinois, le dépaysement est total et garanti.



Franchir le seuil de cet établissement, c’est quitter le monde occidental en quelques instants pour atteindre l’essence même d’une maison de thé telle qu’elles existent au pays du milieu.
La déportation est absolue, c’est une invitation au voyage mais peut-être aussi un rêve devenu réalité.
Ce cadre chaleureux vous fascinera par son raffinement. Le caractère reposant est idéal pour passer un moment de dégustation ou de tranquillité en accord avec l’esprit apaisant du lieu.



La carte de thés est essentiellement dotée d’une sélection modérée de thé chinois, aux arômes délicieux.
A déguster sur place, pour le plus grand plaisir des amateurs, mais également pour chacun, la possibilité d’acheter son thé à emporter avec aussi quelques accessoires au comptoir.



Bien sûr ! Aucun détail n’est épargné.
L'accueil, la gentillesse des propriétaires qui m’ont fait confiance pour cet article, le service, la décoration et les éclairages, le choix des images ou des peintures anciennes et l’exposition de quelques symboles sculptés (Fleur de lotus, Chauves-souris, Dragons), la disposition du mobilier ancien en bois peint ou laqué, l’élégance des objets choisis, la qualité des pièces et des articles proposés à la vente.



Le plus impressionnant, c’est le mur de théières d’époque, certaines datent du 18ème et 19ème siècle pour les plus anciennes ou d’autres plus récentes, toutes plus magnifiques les unes que les autres.
En terre cuite de Yixing ou en porcelaine de Chine, en émaux cloisonnés, en fonte, en étain ou autres métaux précieux et divers.
Difficile aux collectionneurs et aux passionnés de résister ou de ne pas s’y attarder !

Ouvert tous les jours de 14 h à 19 h sauf le lundi, je vous invite à découvrir et à faire partager ce lieu incontournable à votre entourage, comme je l’ai fait depuis ma première visite.

MAISON DE THE DU DRAGON & GALERIE DE CORBEZ
2 Avenue de la Pointe Rigale
Village St Germain
91250 St Germain lès Corbeil

Liens Internet :
Galerie De Corbez - Art d’Extrême-Orient
Antika Paris - Le guide de l'Art

lundi 10 mai 2010

Les grades du thé

Les grades du thé correspondent à des catégories de production, ils décrivent essentiellement l'aspect visuel de la feuille, ils ne définissent pas systématiquement sa qualité.
La qualité du thé en feuilles entières vaut la qualité des feuilles brisées ou broyées. Plus les feuilles seront brisées ou broyées plus la surface d’échange « contact avec l’eau » sera grande. Il en résultera une infusion plus rapide et plus complète offrant une liqueur plus intense et charnue, alors qu’un thé à feuilles entières produira un thé plutôt aromatique et moins consistant.

Pour les thés noirs d'Inde et ceux issus des pays ayant subi l'influence anglaise, les grades de qualité des thés noirs seront désignés par des sigles. S - F - T - G - F - O - P - 1


Théoriquement, plus il y a de lettres, plus cela désigne un thé de qualité. Cette classification se retrouve ainsi pour les thés en provenance du Sri Lanka (Ceylan), du Népal, du Bangladesh, de Turquie, de Géorgie, d'Iran, et certains pays d'Afrique et d'Amérique du sud.
Finalement, seuls les thés chinois et japonais ne répondent pas à cette classification. De plus, de nombreux planteurs surclassent leur production afin de la vendre plus chère.

L’appellation Orange Pekoe ne désigne pas un thé aromatisé à l’orange. "Orange" trouve sont origine dans un hommage rendu par les premiers importateurs de thé en Europe, les Hollandais en 1606, à leur famille royale: les Oranje-Nassau. Et Pekoe, du chinois "Pak-Ho" signifie cheveu ou duvet blanc car les bourgeons présentent un léger duvet blanc et désigne les feuilles jeunes, tendre et fines, encore enroulées (tips).

mardi 4 mai 2010

De murmures éclairées à frémissements souriants

La juste température de l'eau est un des secrets essentiels de la réussite d’un bon thé.
Variable de 65° à 95°C suivant le type de thé mais néanmoins difficile à appréhender, Dirt Devil Royal a trouvé la solution idéale pour apprécier pleinement l'équilibre rétro-olfactif de votre infusion: Ajouter à sa bouilloire un thermorégulateur à affichage numérique luminescent.
L’Aquagrad est donc la première bouilloire électrique intelligente. Elle est devenue l’accessoire indispensable qu’il fallait aux amateurs éclairés de grands thés, pour une préparation optimale du breuvage.
L'avantage majeur de cet ustensile est évidemment sa précision. Vous programmez l’eau à la température souhaitée grâce à un thermostat digital réglable de 30°C à 100°C, l’affichage numérique s’affiche par paliers de 5°C, et l’appareil respecte rigoureusement la température désirée, c'est formidable !
Cette bouilloire nouvelle génération "pratique, innovante et révolutionnaire" possède aussi une fonction de maintient de l'eau à température constante.
Vous ne pourrez plus passer à coté d'une infusion. Dégrader les arômes du thé en détériorant les feuilles qui infusent dans de l’eau trop chaude, pour une liqueur devenue amère, âpre et astringente, ou à l’inverse, laisser les saveurs emprisonnées dans les feuilles, par une diffusion trop lente et imparfaite d’une eau peu enthousiaste.






Quelques détails techniques :

Origine : Allemagne
Matière : Acier inoxydable ou plastique
Puissance : 2300 Watts
Capacité : de 0,5 à 2 litres
Niveau d'eau apparent
Affichage digital de la température souhaitée
Arrêt automatique
Voyant lumineux Marche - Arrêt
Pivote sur le socle à 360° grâce à son branchement central
Résistance cachée avec un fond en inox poli & anti tartre
Filtre métal anti particules intégré dans le couvercle