Le nom chinois de Bodhidharma "Dámó" signifie « enseignement de la sagesse ».
Ce prince indien, troisième fils du roi Kosjuwo abandonnera son rang social et son héritage pour étudier l'ensemble des enseignements du Bouddha "Le Dharma" « la vérité, l'ordre cosmique, les principes de l'univers ».
Disciple de l’illustre "Prajnâtara", il lui succédera et deviendra le 28ème patriarche du Bouddhisme Indien.
Alors qu'en Inde, le Bouddhisme, croyance la plus répandue, se déclinait progressivement, il suivit les instructions de son maître de transmettre le Dharma.
Bodhidharma prit la route vers la Chine où le Bouddhisme Chan (Mahāyāna) était à son apogée.
Arrivé vers 520-527 dans le Sud de la Chine, après un long voyage de trois ans à travers l'Est asiatique, c'est au Monastère de la Petite Forêt (Shao Lin Shi), « Premier Monastère sous le Ciel » situé au Nord-Ouest de Deng Feng « centre du ciel et de la terre » que "le grand voyageur" trouve hospitalité et protection.
Bodhidharma fut ensuite invité à la cour de l'Empereur Wudi (Dynastie Liang 502-557), un fervent bouddhiste, pour une audience à l’issue de laquelle il fut incompris, congédié et banni par le souverain lui même.
Déçu de n'avoir rencontré personne digne de comprendre les théories de son enseignement du Bouddhisme, et renvoyé du Monastère de Shaolin Shi, Bodhidharma se retira dans une grotte non loin du temple et se mit à méditer face à un mur de roches.
Il y restera durant neuf années.
Selon une légende du thé.
Après avoir médité trois années face au mur de la grotte où il s'était réfugié, il se serait assoupi.
A son réveil, indigné de sa faiblesse, il se serait alors arraché les paupières, pour garder les yeux ouverts les six années de méditation qui suivirent.
Plus tard, il observa que des buissons qu'il n'avait jamais vu auparavant avaient poussé à l’entrée de la caverne où ses paupières furent enterrés.
Il s'aperçut en mastiquant les feuilles, qu'elles avaient la propriété de maintenir l'esprit en éveil et de prolonger la concentration mentale.
Ainsi, le théier, la culture du thé et ses vertus stimulantes furent découvert en Chine.
Alors qu’il méditait dans sa grotte, vers 528, il trouvera son digne successeur du "Chan" parmi l'un des rares moines venu lui apporter son soutient au temple de Shaolin.
"Huike" qui se trancha le bras gauche, en signe de sincérité et de dévouement, pour être accepté par le maître.
Ayant finalement atteint l'illumination, les bonzes de Shaolin, impressionnés par sa sagesse, consentirent à le réintégrer dans leur temple.
Supportant péniblement l'immobilité que leur imposait les longues séances de méditation due à leur condition physique très faible, Bodhidharma les initia à une méthode héritée des "Kshatriyas", mi-gymnique, mi-martiale, reliant l'esprit au corps et à la respiration.
Connue en Chine sous la dénomination symbolique de « Shi Ba Lo Han She » "nettoyage des muscles et des tendons, purification de la moelle et des sinus", qui servirent de base au Kung Fu actuel.
Il partagea également ses enseignements spirituels permettant d'accéder aux sources du Dharma.
Selon une autre légende du thé.
Ayant pour mission d’aller prêcher le bouddhisme en Chine, il fit la promesse de ne pas dormir pendant les neufs années que devait durer cette tâche.
Pris de lassitude, après trois années de périple et de méditation, un heureux hasard, lui fit cueillir et mâcher quelques feuilles d'un théier sauvage. Les propriétés tonifiantes du thé lui permirent de rester éveillé, chasser l'ennui et donc de rester fidèle à son engagement.
Crédits Photos:
Eka "Huike" se coupant le bras, peinture sur papier de Sesshu (1420-1506)
Huike réfléchissant, peint par Shi Ke, Xème siècle
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