dimanche 20 juin 2010

l'Hospitalité Marocaine

Pour les populations du Sahara, le thé fait partie des 3 boissons vitales pour la survie dans le désert avec l'eau et le lait.

Originaire du Maroc au XVIIIème siècle, la préparation du thé à la menthe était un rituel royal conduit par le Moul Atai (le maître de thé).
Traditionnellement, les accessoires indispensables à ce cérémonial se composaient de deux grands plateaux.
Le premier reçevait les verres en cristal de Saint-Louis et deux théières.
Le second, plus imposant, présentait une grande boite pour le sucre, une boite moyenne pour la menthe fraiche et une petite pour le thé vert, une timbale pour la cuillère, des plantes aromatiques, un petit marteau de bronze pour fendre le pain de sucre et une fiole d'eau de fleur d'oranger.
Maintenue au chaud, une bouilloire d'eau portée à ébullition.

Toujours utilisés, ces objets raffinés sont principalement réservés aux évènements exceptionnels.


Boisson traditionnelle et intemporelle par excellence, le thé au Maroc est bien plus qu’une boisson chaude. C’est un art de vivre.
Le cérémonial actuel respecte le même protocole que celui destiné au Sultan à l’époque.
Sur cette photographie ancienne, le Samovar sert de réservoir d'eau chaude.


Essentiellement masculin, ce rituel appartient généralement au chef de la famille ou à l’invité que l’on veut honorer en lui confiant cette tache.
A l’occasion d'une réception officielle, il n'est pas exceptionnel de faire appel à un spécialiste qui maîtrise l'art de réussir un bon thé à la menthe ou l'incontestable talent de faire déguster à l'assemblée, une liqueur aromatique qui ne ressemblera à aucune autre.


Selon les régions, la préparation diffère mais le rituel est toujours le même en principe.
Deux théières sont préparées simultanément.
Lorsque le mélange est parfaitement réalisé, le remplissage des verres s’effectue en élevant simultanément les deux théières, de façon à homogénéiser et équilibrer l’extraction des infusions, oxygéner, déposer une légère corolle de mousse à la surface et rehausser la flaveur sirupeuse du thé.


Le service du thé respecte un ordre de préséance suivant l’âge, le rang social, les convives et il ne se refuse pas, c'est une main tendue.
Traditionnellement, trois infusions successives sont servies aux invités. Au fur et à mesure de la cérémonie, les tonalités aromatiques évoluent, astringente et amère au premier verre, équilibrée au second et légère au troisième.
Cette évolution des saveurs est accréditée par un proverbe Arabe.


Le premier verre est aussi amer que la vie.
Le deuxième est aussi fort que l'amour.
Le troisième est aussi doux que la mort.

Des plateaux de gâteaux ou pâtisseries orientales et des fruits secs accompagnent fréquemment le thé à la menthe.
Pour les visiteurs courtois, il est d’usage de prendre congés à l’issue du dernier service.

Edifié comme le symbole de l'hospitalité dans l’ensemble des pays du Maghreb, c’est l’occasion idéale pour des retrouvailles familiales, un instant de convivialité entre amis ou partenaires commerciaux.


Un remarquable cérémonial d'alchimiste, associé à la délectation, à la tentation, à nos sensations, mais encore et surtout à l’esprit.


Crédits Photos: Marc Duminy - Photo 1 / Photo 2
Photomontage: LBT-Teastories

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